Ce roman fait un parallèle entre la vie amoureuse tourmentée d’une jeune femme et celle d’un pays, dont les rêves libertaires sont fracassés par un violent coup d’État. Cette femme veut, à tout prix, croire en la bonté de l’homme, mais lorsqu’elle rencontre celui qui pourrait la rendre heureuse, son éducation, trop conservatrice, l’empêche de prendre les bonnes décisions. Elle subira peu à peu, et in crescendo, certaines des violences morales faites couramment aux femmes en Amérique latine.
Cette histoire serait une banale histoire de misogynie, si la protagoniste ne découvrait pas, des années plus tard, que l’homme, le pire qu’elle ait jamais croisé, était à l’époque parmi les plus infâmes complices de la répression. La toile de fond est celle de la violence d’une dictature, et aussi celle d’un pays où règne l’impunité et qui voudrait oublier son passé.
L’histoire est construite comme un thriller, avec un suspense et un dénouement, autour d’un huis clos, sur un scénario assez classique : une femme écrivain est sollicitée pour écrire sur l’homme qui, trente ans auparavant, a brisé sa vie. La narratrice, après cette demande, hésite, puis elle décide d’en faire un roman, écrit à la troisième personne et d’une manière très convenue. En même temps, une voix off en italique, à la première personne, nous livre entre les lignes un deuxième regard sur la même histoire, plus vivant et chargé d'autodérision et, enfin, quand ni le roman, ni la voix off peuvent s’exprimer, c’est le poème «
Carmen est donc une femme blessée, qui a quitté son pays pour l'Espagne où elle est devenue écrivaine (à succès) de romans à l’eau de rose. Des hommes ont marqué son passé : André, son premier amour, Diego, un ami, et Sandro, celui qui l’a humiliée.
J’ai écrit ce livre pour le plaisir de l’écriture, mais aussi, en pensant à mon pays. C’est ma manière à moi de lutter contre l’oubli.
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