dimanche 19 août 2007

Le Dauphiné Libéré, 15 août 2007, page 13



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mercredi 15 août 2007

Trame et écriture ( un regard d'auteur)

Ce roman fait un parallèle entre la vie amoureuse tourmentée d’une jeune femme et celle d’un pays, dont les rêves libertaires sont fracassés par un violent coup d’État. Cette femme veut, à tout prix, croire en la bonté de l’homme, mais lorsqu’elle rencontre celui qui pourrait la rendre heureuse, son éducation, trop conservatrice, l’empêche de prendre les bonnes décisions. Elle subira peu à peu, et in crescendo, certaines des violences morales faites couramment aux femmes en Amérique latine.

Cette histoire serait une banale histoire de misogynie, si la protagoniste ne découvrait pas, des années plus tard, que l’homme, le pire qu’elle ait jamais croisé, était à l’époque parmi les plus infâmes complices de la répression. La toile de fond est celle de la violence d’une dictature, et aussi celle d’un pays où règne l’impunité et qui voudrait oublier son passé.

L’histoire est construite comme un thriller, avec un suspense et un dénouement, autour d’un huis clos, sur un scénario assez classique : une femme écrivain est sollicitée pour écrire sur l’homme qui, trente ans auparavant, a brisé sa vie. La narratrice, après cette demande, hésite, puis elle décide d’en faire un roman, écrit à la troisième personne et d’une manière très convenue. En même temps, une voix off en italique, à la première personne, nous livre entre les lignes un deuxième regard sur la même histoire, plus vivant et chargé d'autodérision et, enfin, quand ni le roman, ni la voix off peuvent s’exprimer, c’est le poème « La Solitude » de Neruda qui prend la relève.

Trois protagonistes donnent vie au huis clos : Carmen, Gabriela et Alain, plus un personnage secondaire, Blanca, l’épouse d’Alain.

Carmen est donc une femme blessée, qui a quitté son pays pour l'Espagne où elle est devenue écrivaine (à succès) de romans à l’eau de rose. Des hommes ont marqué son passé : André, son premier amour, Diego, un ami, et Sandro, celui qui l’a humiliée.

Gabriela, écrivaine aussi, est une ancienne exilée politique qui est revenue vivre au pays. Elle incarne la mémoire, le désir de justice. Elle a toujours milité pour la défense des droits des femmes. Gabriela est amie de longue date de Blanca et est devenue amie épistolaire de Carmen, qu'elle héberge, lors d'un court séjour au pays.

Carmen, qui accompagne Gabriela à la fête d'anniversaire de Blanca, apprendra au début de la soirée qu’Alain est le frère de Sandro, et que ce dernier est mort depuis quelques années. C'est Alain, un personnage par ailleurs assez ambigu, qui demandera à Carmen d’écrire sur Sandro...


J’ai écrit ce livre pour le plaisir de l’écriture, mais aussi, en pensant à mon pays. C’est ma manière à moi de lutter contre l’oubli.



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mardi 14 août 2007

Claude Fell commente "Le livre de Carmen"

Chère Madame,

Je vous envoie comme convenu une brève notice sur votre livre que j'ai aimé, comme voulait l'indiquer mon intervention à la dernière Tribune des Livres de la Maison de l'Amérique latine.

Après un récit autobiographique, Tisseuse de mémoires de la Patagonie aux Balkans (L’Harmattan, 2003), María London, née au Chili et résidant en France depuis 1976, propose ce premier roman, Le livre de Carmen (Éditions Indigo&côté-femmes). Comme son titre l’indique, ce court récit retrace la trajectoire existentielle d’une femme, Carmen, dans un pays et à une époque qui ne sont pas spécifiquement nommés, mais qu’un lecteur moyennement informé peut assez facilement identifier comme le Chili des années qui ont immédiatement précédé et suivi la dictature du général Pinochet, malgré la phrase lancée en exergue du livre : « Toute ressemblance avec des personnes existant ou ayant existé serait purement fortuite ». Cette non explicitation du contexte géographique et historique suggère évidemment que ce type de situation est universel et pourrait se retrouver dans d’autres pays d’Amérique latine ou d’ailleurs. La brièveté du livre ne contredit pas la relative complexité de sa construction, à partir de l’imbrication savamment calculée de trois niveaux narratifs : d’un côté, l’histoire de Carmen, de ses rapports relativement tumultueux avec les hommes et de son exil en Europe ; de l’autre, les commentaires que Carmen émet sur sa façon de raconter sa propre histoire, sur les livres qu’elle publie (« des histoires très romantiques ayant toujours une fin ridiculement heureuse »), sur l’aventure parfois scabreuse que représente l’écriture d’un roman. Un troisième plan interfère avec les deux autres sous la forme de fragments d’un poème de Pablo Neruda intitulé « La solitude ».

Construit de façon circulaire, avec une situation particulièrement dramatique qui se retrouve au début et à la fin du livre, Le livre de Carmen donne une image à la fois pathétique et mélancolique de la condition féminine ; Carmen semble s’être résignée à assumer son « incapacité à aimer les hommes ». Ce récit douloureux et apaisé contraste avec la véhémence des interventions de Carmen à propos de son témoignage mais aussi de ses propres écrits de fiction. Cette alternance de troisième et de première personne crée une tension d’autant plus forte et captivante pour le lecteur que le destin de la protagoniste s’identifie et se confond peu à peu avec celui de son pays.

Un roman à lire d’urgence.

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lundi 13 août 2007

11 Août, lors du Café-lecture à Corrençon-en-Vercors

Si Corrençon-en-Vercors et ses café-lecture n'existaient pas, il faudrait les inventer.

Quel plaisir que de partager Le livre de Carmen avec un public aussi attentif et dans un lieu aussi accueillant! Lors du café-lecture autour de Tisseuse de mémoires de la Patagonie aux Balkans, fin décembre 2003, j'avais trouvé la même ambiance chaleureuse. Dommage que mon troisième livre ne soit pas pour bientôt.
(avis aux groupes de lecture intéressés: je participe volontiers à des rencontres de cette nature. )

Un grand merci à tous les présents, à tous mes amis corrençonnais, et en particulier,

à Martine et Michel du Relais les 2 Moucherolles,

à Anne-Marie Jannet et à Rémi Gauthier pour leur organisation

et à Yves Marque pour son intérêt de lecteur et ses photos.

( les photos ci-dessous ont subi un traitement "craie et fusain" afin de respecter le droit à l'image des participants)











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